LES AMBASSADEURS DE L'ÉGALITÉ
Description résumée de l’action
L’opération « Les Ambassadeurs de l’Egalité » est une action qui a été expérimenté en 2006/2007, en partenariat avec la Préfecture de la Somme (dans le cadre de la COPEC), de l’Agence de la Cohésion sociale et de l’Egalité des Chances, du Conseil Régional de Picardie, du Rectorat de l’académie d’Amiens, de la Faculté de droit de l’UPJV et d’Impro Nord. Elle repose sur le triptyque d’une formation juridique et pratique, d’une formation en animation, et enfin un volet culturel.
La formation juridique est une formation en droit des discriminations, donnée par des professeurs de droit à 81 étudiants : cette formation est complétée par une formation pratique, permettant aux étudiants d’être en contact avec les acteurs de la lutte contre les discriminations (Le procureur de la République, les avocats, la Haute Autorité de Lutte Contre les Discriminations et Pour L’Egalité, les associations aidant les victimes des discriminations, l’inspecteur du travail…), connaître de manière concrète les pratiques de ces acteurs et d’avoir une vision globale de la lutte contre les discriminations.
La formation en animation consiste à donner aux étudiants formés les outils pédagogiques et les repères déontologiques afin de garantir une intervention de qualité et bien encadrée dans les lycées volontaires : les étudiants seront triés sur le volet. Ils pourront également être sollicités pour intervenir dans les permanences juridiques d’IMPRO NORD, au niveau régional, à travers le réseau des CRIJ et des PIJ.
Le volet culturel de l’opération abordera la question des représentations. En effet il ne suffit pas de dire que la loi interdit et réprime les discriminations : il faut agir sur les schèmes de pensées qui sont à l’origine des comportements discriminatoires.
Le volet culturel sera développé à travers un atelier d’écriture/choral dénommé « EQUAL ACADEMY ».
Cet atelier sera également proposé à une vingtaine d’étudiants dans le cadre de la programmation culturelle annuelle du CROUS d’Amiens. Les personnes inscrites dans l’atelier produiront leurs travaux durant deux temps forts au cours de l’année 2009 : d’une part au mois de mars pendant la semaine contre le racisme, des lectures publiques de ces textes seront proposées à leurs pairs, et d’autre part au mois de mai, à travers un concert durant lequel les lycéens et les étudiants inscrits dans ces ateliers sensibiliseront le grand public grâce à leurs textes transformés en chansons, avec le concours de musiciens professionnels. Les étudiants formés en droit et animation devront sensibiliser un total de 410 lycéens répartis dans les trois départements de la Picardie. Nous travaillerons avec 45 élèves par lycée avec 3 étudiants formateurs/animateurs (1 étudiant pour 15 lycéens).
Les interventions des lycéens ne seront pas des cours académiques : elles mobiliseront les techniques de l’animation (Cf. document annexe) et auront pour cadre un atelier d’écriture (Atelier chorale des « ambassadeurs de l’égalité »), selon la demande des lycées volontaires. Tous les 16 critères légaux des discriminations seront abordés (Age, sexe, origine, handicap, patronyme, mœurs…)
Egalité hommes-femmes
Le président de la République a confié à Simone Veil, ancienne ministre, une mission de réflexion pour introduire, dans le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958, des dispositions permettant de garantir dans les faits l’égalité entre les hommes et les femmes dans la société.
Parvenir à l’égalité professionnelle et salariale
Afin de gommer les inégalités professionnelle et salariale, le Gouvernement à mis en place un "Label égalité" distinguant les entreprises faisant preuve d’une politique volontariste en direction de l’égalité professionnelle.
La conférence tripartite sur l’égalité salariale et professionnelle, en novembre 2007, avait décidé d’un plan de résorption des écarts salariaux dans les entreprises de plus de 50 salariés. Celles-ci doivent mettre en place, d’ici au 31 décembre 2009, un projet de résorption des écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Les contrevenants risqueront des sanctions financières dés le début de 2010.
Contribuer à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est à la fois une clé pour la croissance et un enjeu pour la cohésion sociale. Il s’agit donc de permettre aux femmes et aux hommes, sans discrimination, de se former, de développer toutes leurs compétences, d’avoir les mêmes chances d’évolution de carrière et les mêmes niveaux de rémunération.
S’agissant de l’égalité salariale, la Présidence française a rappelé que la rémunération des femmes est aujourd’hui encore inférieure de 15 % à celle des hommes au niveau européen. Cet écart persistant de rémunération doit être résorbé.
Conformément à la déclaration du 18 juillet 2007 de la Commission Européenne, les Etats membres sont appelés à agir sur les facteurs structurels qui expliquent ces écarts, qu’il s’agisse de la formation initiale, de la concentration des femmes dans un certain nombre de secteurs professionnels ou de la prise en compte de la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle.
- Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006 : des disparités persistantes
En 2006, dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel, la rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. L’écart est de 16 % quand on se réfère au salaire horaire brut total, c’est-à-dire la rémunération rapportée au nombre d’heures rémunérées, pour les salariés dont le temps de travail est décompté en heures. Pour le seul salaire horaire de base, l’écart est moindre, les primes et la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires accentuant légèrement l’écart constaté au niveau du salaire horaire de base.
Ces écarts salariaux reflètent pour partie la répartition différenciée des hommes et des femmes dans l’emploi. Les femmes sont moins souvent cadres que les hommes et occupent moins souvent des postes qualifiés ou avec des responsabilités d’encadrement. L’écart salarial est plus élevé parmi les salariés les plus âgés et parmi les plus diplômés. Il est également marqué parmi les cadres et parmi les ouvriers. Les écarts de salaire horaire sont aussi plus importants dans les secteurs les plus féminisés où les femmes sont moins nombreuses que les hommes aux postes les plus rémunérateurs.
Même à caractéristiques voisines, les femmes ont des salaires horaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes. Les différences de caractéristiques propres aux salariés, aux entreprises ou aux emplois, recensées dans cette étude, n’expliquent qu’un peu plus du tiers de l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
L’Egalité face à l’origine et le handicap
Le constat est sans appel, le premier champ dans lequel s’expriment les discriminations est celui de l’emploi. La France a été pointée du doigt par un rapport européen, mettant en évidence le caractère préoccupant des discriminations dans notre pays, notamment pour une catégorie de nos concitoyens, en raison de leur patronyme et leur origine.
Depuis bientôt 30 ans la République Française fait face au malaise des quartiers populaires, en particulier celui des jeunes français issus de l’immigration : c’est d’ailleurs ce « malaise des banlieues » qui est a été à l’origine de la création de la politique de la ville en France.
Cette politique a introduit la gouvernance en France et certains de ses brillants outils en souvent été dévoyé, ou soit démontrer leurs limites. Grace à la territorialisation des politiques publiques et l’action transversale de l’Etat, beaucoup d’amélioration ont été apporté, mais le mal subsiste.
Une étude financée par le programme Equal en 2007, a démontré le caractère prégnant des discriminations faites aux jeunes français issus de l’immigration dans l’accès aux stages.
Contrairement à la France, les américains ont compris il y a presque 20 ans, quels enjeux économiques se cachaient derrière la nécessité d’intégrer les minorités.
En effet dès 1993, dans le programme d’intelligence économique des Etats-Unis développé par Robert Steele, ancien responsable de la CIA, devenu l’un des spécialistes les plus réputés dans ce domaine, la question des minorités est devenue une priorité nationale. Ce programme invite vivement les Etats-Unis à accentuer l’intégration des minorités ethniques pour renforcer la cohésion nationale et en faire bénéficier les entreprises qui profiteront de leur encrage culturel extérieur. Ces minorités servent directement les intérêts américains lorsqu’elles sont utilisées pour gagner des marchés dans les régions du monde dont elles sont originaires.
En effet, il suffit d’observer les délégations commerciales américaines envoyées au Proche et au Moyen-Orient, pour constater qu’on y trouve toujours un ou deux américains d’origine arabe.
Pour renforcer sa cohésion nationale le pays ne doit pas laisser le problème de la discrimination aux stages et à l’embauche compromettre cette dernière.
C’est la raison pour laquelle nous voulons interpeller les entreprises sur cette problématique et trouver avec elles des solutions adaptées aux forces d’inerties qu’elles peuvent rencontrer dans leur engagement citoyen, qui pour le coup se trouve mis à mal par « les réalités du marché ».
Dans cette optique, nous proposons aux entreprises, dans le cadre d’une démarche volontaire, sous le patronage de l’Etat et des collectivités territoriales, la création d’un outil qui valorise leur engagement citoyen, leur ouverture sur le monde, dans le contexte d’une France qui est la première destination touristique au monde. Cette image est primordiale car les entreprises sont des vitrines de premier choix pour notre pays à l’étranger.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme(OMT), l’industrie touristique croît de 4 % par an.
L’on comptera un milliard de touristes en 2010 et 1,6 milliard en 2020.
Sans stigmatiser les entreprises en affichant « Ici on embauche des arabes, des noirs ou des handicapés», nous proposons d’élaborer un label mettant en avant le caractère cosmopolite de l’entreprise, en phase avec une France cosmopolitaine par sa population autochtone, et par l’afflux massif des touristes qui viennent visiter notre pays. Cette mise en valeur passera par une série de petites mesures visant à renforcer l’attrait touristique local à partir de la notion d’accueil:
Pendant la période touristique, en fonction des communes, le personnel d’accueil ou les personnes en contact avec les clients apprendra 3 à 4 mots, ou expressions étrangères simples (Anglais, Espagnol, Néerlandais, Allemand, Russe, Arabe, Swahili, Chinois, Japonais), pour dire « bonjour », « Merci », « Au revoir », « Bienvenue à… ». En fonction de la spécificité locale certaines langues pourront être privilégiées par rapport à d’autres, en raison de la fréquentation touristique régulière de telles ou telles populations.
Une équipe d’IMPRO NORD passera dans l’entreprise pour apprendre les mots clés, présentera brièvement les caractéristiques culturelles de populations cibles, afin d’éviter des amalgames fâcheux : bien que la France soit un pays multiculturel, elle n’est pas assez interculturelle (Tous les asiatiques ne sont pas des chinois, tous les africains ne sont pas noirs, tous les noirs ne sont pas africains…)
Signature d’une Charte de PME « COSMOFRANCE » (pour établir l’homologie entre le fait d’être français et celui d’être ouvert sur le monde, cosmopolitain) : facilitant l’accueil des jeunes stagiaires issus de l’immigration ayant fait l’objet d’une sélection préalable d’IMPRO NORD et de ses partenaires traditionnels (CRIJ, les Missions Locales) pour garantir le bon déroulement du stage. Cette sélection permettra de sélectionner les plus motivés et de leur faire comprendre les attentes futures de l’entreprise : elle permettra de vérifier que le jeune sera en phase avec son futur environnement de formation, du point de vue du savoir, du savoir faire, et du savoir être.
Favoriser le mécénat dans des projets culturels nationaux mettant en valeur le dialogue interculturel.
Discriminatrix
« La discriminatrix est universelle, elle est omniprésente, tu la vois chaque fois que tu regarde par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision, tu ressens sa présence, quand tu pars au travail... Elle est le monde qu’on superpose à notre regard pour nous empêcher de voir la vérité : nous sommes tous égaux. »
La discriminatrix est une prison pour l’esprit.
Face à la monté de ce virus intellectuel (racisme, antisémitisme, islamophobie…) dans notre pays, des étudiants se réunissent à la Résidence du Bailly et au 76 rue Maberly, dans l’atelier d’écriture d’IMPRO NORD en partenariat avec le CROUS d’Amiens, afin d’élaborer des textes (poésie, chansons, Slam, textes engagés…), qui serviront de fer de lance dans la lutte contre les discriminations. Ces textes seront accompagnés musicalement, grâce à la création de morceaux inédits d’artistes professionnels. Ces textes seront présentés pendant les semaines d’Education contre le Racisme et pendant un grand concert contre les discriminations.
Rejoignez ces « Ambassadeurs de l’Egalité ».