CYCLE DE CONFERENCES RENAISSANCE: HERITAGE AFRICAIN
Le 28 juillet 2013, à l’initiative de la ville de Nancy et de l’Agence pour la promotion de l’Art et des Cultures, une belle manifestation a été organisée autour de la Renaissance. Impro Nord a été partenaire de cet évènement(www.renaissancenancy2013.com).
Le programme de Renaissance Nancy 2013 foisonne de richesses, cependant je n’ai trouvé nulle part une quelconque mention de l’Afrique et du rôle que ce continent à joué dans la Renaissance. Néanmoins une conférence et une exposition ont été organisées sur le thème de la Renaissance Arabe au XIX ème siècle, conduisant à une réflexion très passionnante sur la possibilité d’une Renaissance Arabe au XXIème siècle.
C’est précisément cette actualisation de la Renaissance aujourd’hui qui constitue l’objet de ma réflexion, en ce qui concerne l’Afrique.
Si l’Afrique a tant apporté à l’Europe pour permettre sa Renaissance, ne peut-elle pas réitérer cette expérience aujourd’hui à son profit ?
L’absence de l’Afrique comme sujet dans le cadre des manifestations organisées autour de la Renaissance est un lieu commun dans l’univers académique occidentale, y compris dans son clone africain. L’Afrique depuis la pseudo-réflexion de Hegel, reprise dans le fameux discours de Dakar du président Sarkozy, ne peut être considérée comme un acteur de l’histoire (même si l’écriture, donc l’Histoire commence avec l’homme noir).
C’est donc tout naturellement que ma conférence durant Renaissance Nancy 2013 s’est articulée autour de l’héritage des africains à la Renaissance, le 28 juillet 2013, date pendant laquelle l’Eglise Catholique romaine célèbre Saint Victor 1er,14 ème évêque de Rome, pape africain de 189 à 199.Une belle coïncidence faisant un jolie pied de nez à la pensée dominante de l'absence de l'homme africain.
Il est impossible de parler de la Renaissance en Europe sans parler du rôle capitale joué par les africains, à travers l’Espagne Mauresque et l’Italie Méridionale également habitée par des africains, passés dans les oubliettes de l’histoire, mais que nous voulons faire redécouvrir à travers le projet Congo Square : Mémorial des Héros Africains.
Qui sont les maures ? Les introducteurs de l’algèbre provenant de l’Egypte pharaonique (KMIT), de l’éclairage public, du développement de l’agriculture,de l'hygiène, de la médecine, des librairies publiques, des fruits, épices et légumes étrangers à l’Europe, des créateurs d’universités (17 contre 2 dans tout le reste de l’Europe) dans la péninsule ibérique. Avant 711 de notre ère, date de leur arrivée, il y avait déjà à l’époque de la 25ème dynastie, issu du Royaume de Napata, au Soudan, une présence africaine dans cette péninsule, comme la démontré l’inscription du grand pharaon Taharqa (690 à 664 Avant Jésus-Christ).
Les prestigieuses universités de Bologne (fondé en 1088), d’Oxford fondé par Thibaud d'Étampes vers 1116, Naples, ont été richement fécondé par les textes des maures.
A l’instar des fanatiques d’AQMI en 2013 au Mali, qui ont détruit les parchemins multiséculaires issus de l’Antique Université de Tombouctou, il y a eu plusieurs autodafés organisés contre les textes des africains pendant la Reconquista en Espagne. Tout n’a pas disparu…
La présence Africaine dans l’iconographie de la Renaissance est très instructive sur les représentations des européens de cette époque vis à vis des africains: et celles-ci sont loins d'être toutes négatives. La conférence sera l’occasion de comparer les représentations iconographiques et les sources bibliques et mythologiques ayant inspirées cette iconographie . Au de-là de l’iconographie nous étudierons l’héritage des Africains dans les sciences et les arts en Europe.