COLLOQUE NATIONAL 3 MAI: RACE, RACISME & RELIGION
L'image du Noir de l'Antiquité à nos jours
L'histoire nous a enseigné le danger que représente le racisme pour la cohésion sociale d'un pays. Les effets du racisme sont prévisibles dans n'importe quelle société : pauvre, riche démocratique, libérale. Rien de tout cela ne constitue un antidote face aux effets devastateurs de ce fléau, lorsqu'il n'y a pas de véritable politique publique co-produite par les décideurs politiques et les forces vives de la nation.
L'histoire nous a également enseigné le caractère polymorphe du racisme. Pour reprendre l'expression de Marcel Mauss, le racisme est un fait social total. En dépit de l'arsénal juridique très étoffé du droit positif français et du droit communautaire, le quotidien d'un nombre inquiétant de nos concitoyens demeure rythmé par de multiples injustices, telles que le non-accès aux stages, le non-accès au logement, le non-accès au marché du travail, en raison de leurs origines. Certaines origines posent plus de problèmes que d'autres : "l'Afrique noire et l'Afrique blanche" se trouvent en tête de liste: pourquoi?
Dans le pays des droits de l'Homme, au XXIème siècle, à diplôme égal, compétence et fonction égales, une femme continue de percevoir un salaire inférieur à celui d'un homme. Dans le pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, de nombreuses entreprises préfèrent payer de lourdes amendes à l'Etat, plutôt que d'embaucher des personnes handicapées, en dépit des aides substantielles accordées par celui-ci lors d'une embauche.
Il serait totalement inopérant de traiter la question du racisme seulement sous l'angle du droit, et de la répression. Le rôle de l'éducation demeure primordial. Le racisme est souvent le fruit d'une éducation familiale, académique ou religieuse.
En effet, bien qu'ayant souvent joué le rôle positif de rempart face aux différentes formes de racismes dans les sociétés occidentales et orientales, le fait religieux a très souvent joué un rôle négatif dans la perception d'autrui.